La fin d’une période de paix
Devant les représentants de collectivités franciliennes, Me Thibault de Montbrial, président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure (CRSI), a présenté la nature de la menace terroriste. D’autres attaques sont à redouter, et aucune collectivité n’est épargnée. Chacun doit admettre que nous sortons d’une période de paix vieille de 70 ans. Nous devons adapter nos politiques de sécurité à cette menace aux niveaux local et national. La police municipale doit ainsi s’armer et se former pour faire face aux situations de crise susceptibles de survenir sur leur territoire.
Lutter globalement contre la délinquance
Alexandre Giuglaris a exposé les recommandations de l’Institut pour la Justice en matière de sécurité au niveau local. Un lien existe entre délinquance, criminalité et terrorisme. Nous savons qu’une partie des terroristes ont un lourd parcours judiciaire. La lutte contre les agissements terroristes passe, en partie, par une lutte globale contre la délinquance.
L’Institut pour la Justice recommande aux mairies une approche criminologique de leur territoire en identifiant les zones criminogènes afin d’adapter les moyens des forces de sécurité, le déploiement de la vidéoprotection, ainsi que l’amélioration de l’éclairage public de nuit. Les sanctions doivent responsabiliser les auteurs des méfaits notamment par la réparation des dégradations ou les travaux d’intérêts généraux. Enfin, la mutualisation intercommunale des forces de police municipale permet de limiter les coûts. L’Institut pour la Justice avait déjà eu l’occasion de rendre publiques certaines de ses propositions lors des élections municipales en 2014.
Le rapprochement entre la justice et les citoyens
Selon l’Institut pour la Justice, il est crucial qu’en ces temps si anxiogènes, la justice se rapproche des citoyens au niveau local. Trop souvent absents des CLSPD ou CISPD selon les élus présents, les magistrats doivent se rendre disponibles pour ces institutions locales afin d’améliorer l’efficacité de l’ensemble de la chaîne pénale. Il serait bénéfique que des magistrats se rendent dans des écoles ou que des collégiens assistent à un procès pour renouer le lien de confiance entre justice et citoyens.