« Depuis le début je ne pensais qu’à une seule chose : au coronavirus. On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade. La dernière semaine a été un cauchemar. J’avais peur à chaque meeting. J’ai vécu cette campagne de manière dissociée », assénait Agnès Buzyn, ancienne ministre de la Santé et des Solidarités, quelques temps après son échec parisien. Arrivée troisième, derrière Anne Hidalgo et Rachida Dati, l’ancienne superstar de la Macronie a multiplié les propos piquants à l’encontre du gouvernement, rappelle Le Figaro. Certains d’entre eux pourraient considérablement embarrasser l’exécutif…
« Je rongeais mon frein », a-t-elle poursuivi, expliquant qu’elle savait « que la vague du tsunami était devant nous ». « Je suis partie en sachant que les élections n’auraient pas lieu », déclarait-elle encore. Pourtant, souligne le quotidien marqué à droite, l’ancienne praticienne hospitalière se voulait rassurante fin janvier 2020. A ce moment, elle présentait le « risque de propagation du coronavirus dans la population » comme étant » très faible ».
Si les propos ont de quoi choquer, c’est aussi parce qu’ils pourraient avoir d’importantes retombées juridiques, comme le rappelle le titre de presse. Un détail que n’ont pas manqué de relever certaines figures de l’opposition. « Se rend-elle compte qu’elle engage sa responsabilité pénale et celle des autres personnes qu’elle dit avoir prévenues ? La mission d’information décidée ce matin en conférence des présidents à l’Assemblée nationale doit se saisir de ces aveux », s’est par exemple offusqué Jean-Luc Mélenchon.
Depuis, Agnès Buzyn a dit regretter certains de ses mots, rapporte La Dépêche. Si elle devait s’exprimer à nouveau sur la question, elle ne parlerait plus de mascarade, a-t-elle déclaré. Pour autant, cela change-t-il drastiquement la situation ? Pour Maître Guillaume Jeanson, avocat au barreau de Paris et porte-parole de l’Institut pour la Justice, le risque est réel pour le pouvoir en place. Mais il n’en concerne pas tous les visages de la même façon.
Emmanuel Macron doit-il craindre un retour de bâton après les propos d’Agnès Buzyn ?