Depuis, Philippe Schmitt, le père de la jeune fille, s’engage avec une association, l’Institut pour la Justice, afin de promouvoir un durcissement des peines pour les criminels les plus dangereux. Lancé sur Internet la semaine dernière, un « référendum sur la Justice » a déjà recueilli plus de 37.000 réponses, à ajouter aux 44.000 obtenues hors Internet, notamment par courrier postal.
Le site referendumjustice.fr présente un « message personnel » de M. Schmitt : « Nous sommes aujourd’hui certains que les pouvoirs publics pourraient prendre des mesures pour empêcher que des centaines d’autres femmes et enfants subissent le même martyre, explique-t-il. Le véritable calvaire commence quand vous réalisez que la justice ne pourra que très difficilement être rendue. Quels que soient les souffrances, les tortures, les actes de barbarie que votre enfant a subis, notre système judiciaire ne permet quasiment plus de donner une juste peine au coupable », poursuit-il, se ralliant aux partisans d’une Justice beaucoup plus sévère, notamment face aux récidivistes.
Les questions posées aux internautes qui choisissent de répondre au référendum touchent aux points sensibles du débat sur la Justice en France : « Un criminel condamné à 15 ans de prison devrait-il effectivement y rester 15 ans ? (…) Pensez-vous que la responsabilité d’un magistrat qui relâche prématurément un criminel doit pouvoir être engagée ? (…) Les auteurs de meurtre accompagné de viol, de tortures et d’actes de barbarie doivent-ils être définitivement écartés de la société ? » Un avertissement met en lumière les positions de l’association : « Certaines réponses peuvent paraître évidentes. Elles n’en sont pas moins indispensables : si nous les posons, c’est parce qu’elles font débat dans les cercles d’experts. »
Contacté par lepoint.fr, Damien Theillier, directeur des études de l’association Institut pour la Justice, précise que « l’objectif est de rendre la parole aux Français sur la question de la Justice ».
Toutefois, l’orientation des questions ne permet pas un véritable choix de réponses : le référendum est, dès lors, un outil de promotion des opinions de l’association, presque une pétition. D’ailleurs, la page a bien pour titre « Référendum sur la Justice », mais le fichier est nommé « petition.php ».
M. Theillier concède que les résultats de ce « référendum » seront utilisés « comme une pétition », et seront transmis aux autorités, « lorsqu’il y aura cinquante ou cent mille signatures ». Aux internautes de juger.