Interview

Attaque à la prison de Condé-sur-Sarthe : une alerte avant le retour des djihadistes

Au lendemain de l'attaque à la prison de Condé-sur-Sarthe, Me Guillaume Jeanson, porte-parole de l'Institut pour la Justice, répond aux questions d'Atlantico sur tous les problèmes que soulève cette agression.

Publication
6 mars 2019
Durée de lecture
0 minutes
Média
Atlantico

Extrait de l’entretien avec le porte-parole de l’Institut pour la Justice :

Atlantico : Comment expliquer un tel événement dans une prison pourtant « ultra-sécurisée » ?

Guillaume Jeanson : Il est urgent de se rendre à l’évidence : le niveau de sécurité de nos prisons n’empêche pas la survenance de tels évènements. Tout le monde garde en mémoire le fiasco d’Osny, qui devait lancer les fameuses « unités dédiées » et qui en a sonné le glas à l’automne 2016 après la tentative d’assassinat par un radicalisé de deux surveillants. Tout le monde garde aussi en mémoire, la tentative d’assassinat de trois surveillants tout aussi effrayante survenue l’année dernière dans une autre prison moderne dite « à haute sécurité » : Vendin-le-Vieil. Le terroriste islamiste était alors Christian Ganczarski, cet ancien lieutenant de Ben Laden, arrêté en 2003 et condamné en 2009 à 18 ans de réclusion criminelle. Libérable, il était menacé d’extradition vers les Etats-Unis et, soumis au régime des détenus particulièrement signalés, il bénéficiait d’un traitement spécial. Cet attentat avait suscité l’émoi légitime des personnels de l’administration pénitentiaire et déclenché une crise majeure. Crise dont les répercussions se faisaient encore sentir jusqu’à ces jours-ci avec la multiplication, ces dernières semaines, de journées de mobilisations dans les prisons. Une mobilisation qui devrait hélas, avec ce nouvel attentat, prendre encore davantage d’ampleur.

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