Il n’y a pas que la vague de chaleur. En l’espace de sept jours, une vague d’agressions au couteau a saisi la France de façon très brutale. Angers, Metz et Rennes la semaine dernière, puis Rouen, hier, où un pauvre homme s’est fait poignarder dans un restaurant, sous les regards choqués de la clientèle. Cet été 2022, en plus d’être marqué par un record caniculaire, sera-t-il aussi marqué par ce triste record ? Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin reste pourtant bien discret. Ces attaques au couteau touchent désormais n’importe qui : le malheureux non-fumeur qui ne pourra donner une cigarette au voyou qui la lui demande ; le passant qui paiera de sa vie un regard jugé trop appuyé ; le courageux rugbyman qui, tente de défendre une femme victime de harcèlement sexuel, comme à Angers. Symbole fort d’une France qui se tiersmondise, la récurrence des attaques au couteau dans les villes du pays dit autre chose : l’échec patent de l’État à protéger sa population.
Une justice en faillite
Troisième fonction régalienne de l’État, le pouvoir judiciaire est supposé incarner une muraille de pierre face à la criminalité. Pour Pierre-Marie Sève, directeur de l’Institut pour la justice joint par téléphone, cette mission n’est plus assurée. « La Justice ne fait plus son travail pour deux raisons : d’abord pour une raison idéologique, ensuite par manque de moyens », affirme-t-il. « À l’heure actuelle, les petits délinquants ne vont plus en prison. D’abord parce qu’il n’y a plus de place, mais aussi parce que de nombreux magistrats souffrent de biais idéologiques qui leur donnent à penser que l’incarcération n’est pas une solution appropriée. Cela laisse place à une institution judiciaire beaucoup trop laxiste ! »
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