Tribune

Attaque du marché de Noël de Strasbourg, “il a purgé ses peines”

Me Guillaume Jeanson, porte-parole de l'Institut pour la Justice, évoque le parcours judiciaire de l'homme soupçonné d'avoir tiré dans la foule, mardi 11 décembre lors du marché de Noel de Strasbourg. Il avait déjà été condamné 27 fois par la Justice et signalé comme radicalisé. Le porte-parole de l'IPJ rappelle qu'il reste beaucoup à faire pour lutter efficacement contre le terrorisme et faire face au nombre de détenus radicalisés.

Publication
12 décembre 2018
Durée de lecture
1 minute
Média
FigaroVox

Extrait de la tribune de Me Guillaume Jeanson :

« Le projet de cette tuerie avait-il été mûrement réfléchi? Est-il le fait sordide d’un homme traqué, désireux d’habiller son opprobre de religiosité? A-t-il-agi seul? Relève-t-il d’une cellule à démanteler? A-t-il été piloté depuis l’étranger? Toutes ces questions trouveront, sans doute, leurs réponses dans les prochaines heures et les prochains jours. Mais une chose est sûre, ce périple meurtrier présente déjà furieusement les traits habituels d’un attentat djihadiste. La section anti-terroriste du parquet de Paris n’a d’ailleurs guère tardé à s’en saisir en ouvrant une enquête pour «assassinats et tentatives d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste» et «association de malfaiteurs terroriste criminelle». Le plan Vigipirate a, lui aussi, été élevé au niveau maximum: celui «d’urgence attentat». Le Raid est mobilisé et l’autre côté du Rhin semble jouer la même partition.

Les attentats et leurs auteurs se ressemblent, la liste des victimes s’allonge et les mots pour le déplorer se répètent inlassablement. Le terrorisme est un moyen au service d’une fin.

[…]

Le journal Le Parisien précise que Chérif C. avait été signalé par la DGSI lors d’un passage en prison où il s’était fait remarquer tant pour ses violences que son prosélytisme religieux. Pour Laurent Nuñez, qui dirigeait cette institution avant d’être nommé secrétaire d’État auprès du ministre de l’intérieur, «c’est à ce titre uniquement qu’il était suivi, de manière assez sérieuse, par les services de renseignement mais comme beaucoup d’autres individus qui ont pu manifester une pratique radicale religieuse en détention». Oui, l’Islam radical sévit en prison. Personne ne l’ignore mais la situation continue quand même, lentement mais sûrement, de pourrir. Jusqu’à quand? Jusqu’à quel autre drame? Dans son livre «Les Revenants» couronné du prix Albert Londres, le journaliste David Thomson, qui fait autorité sur la question des djihadistes, narre cette scène surréaliste qui en dit plus long que n’importe quel rapport parlementaire sur ce qui se passe derrière les murs: «Poussés à fond, derrière les barreaux, les hauts-parleurs diffusent dans toute la cour et aux bâtiments alentour les anashid les plus connus de l’État islamique, ces fameux chants de guerre a cappella. «Ah! Ah! Ah! Tu l’entends résonner dans toute la prison. Même les détenus qui sont là pour drogue ou braquage, tu les entends crier «Allahou Akbar!», s’esclaffe ce détenu emprisonné pour une affaire de jihad très médiatisée. « 

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