Tribune

Chanteloup-les-Vignes: «Le problème des banlieues n’est pas économique mais culturel»

Guillaume Jeanson est avocat au Barreau de Paris et porte-parole de l’Institut pour la justice.

FIGAROVOX/ENTRETIEN - De violents affrontements avec les forces de l’ordre ont à nouveau éclaté samedi, cette fois à Chanteloup-les-Vignes. Pour l’avocat Guillaume Jeanson, les jeunes à l’origine de ces échauffourées sont encouragés par un sentiment d’impunité.

Publication
5 novembre 2019
Durée de lecture
1 minute
Média
FigaroVox

Extrait de l’entretien de Me Guillaume Jeanson dans le FigaroVox

Guillaume JEANSON.- Pour déterminer le type d’actions à mener, il faut au préalable trouver le courage, comme disait Péguy, de «voir ce que l’on voit». Ce qui implique, d’abord, de replacer ces phénomènes dans un temps long. Ce week-end s’inscrit dans la continuité de ces dernières semaines, où, à Étampes, Champigny-sur-Marne, Emerainville, les Mureaux, Béziers dans le quartier de la Devèze et ailleurs, les affrontements contre les forces de l’ordre se sont multipliés. Il faut ensuite déterminer précisément qui sont les cibles. La haine anti-policiers n’est, en effet, pas seule en cause ici. Il suffit pour s’en convaincre de relever l’accroissement d’agressions perpétrées également sur les pompiers et autres symboles de la République. Les chiffres des dépôts de plaintes du mois de septembre témoignent déjà d’une augmentation par rapport à 2018 et les dégradations vont désormais bien au-delà des caillassages de voitures sérigraphiées «police». Ici, on brûle une école. Là-bas, un cirque. Pourquoi? Certaines voix autochtones osent: «Parce qu’on n’a pas de plages islamiques!».

Le sentiment d’impunité se renforce chaque année.

Derrière la provocation, n’oublions pas une réalité. Une réalité d’ailleurs encore rappelée l’année dernière par un «cadre reconnu de l’appareil de renseignement français» à votre confrère de Marianne, Frédéric Ploquin, et rapportée dans son livre La Peur a changé de camp: Les confessions incroyables des flics: «Le but de ces «voyous (…) clairement entrés dans une logique de harcèlement et de confrontation avec la police, (…) c’est de sanctuariser un maximum leur territoire pour y développer le business et de s’affirmer comme des caïds féodaux.» Cette spécificité tranche singulièrement avec les «voyous traditionnels» car «ces petits voyous-là ne se reconnaissent pas dans le système républicain (…). Ceux qui posent problème sont souvent issus de l’immigration (…) et la délinquance est souvent l’une des modalités de leur profonde révolte vis-à-vis de la France, révolte qui vire parfois à la haine et s’habille le cas échéant de religion.»

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