L’un des deux individus, multirécidiviste et particulièrement dangereux, faisait l’objet de fiches S des renseignements. Pourtant, ce criminel était en cavale depuis le mois de mai après avoir bénéficié d’une permission de sortie.
Depuis plusieurs jours, nous assistons à une multiplication de dysfonctionnements graves et intolérables dans notre système judiciaire qui mettent en lumière l’état de nos juridictions. Après la libération de criminels pour le non-respect du délai raisonnable de jugement en appel, après l’évasion d’un grand trafiquant de drogues à l’occasion d’un stage de réinsertion par la boxe, nous assistons à un nouveau drame qui a été rendu possible par les conditions d’exécution des peines dans notre pays.
L’Institut pour la Justice estime incontournable une réaction immédiate et forte du gouvernement pour faire réformer en profondeur l’exécution des peines. La réforme pénale n’a fait qu’accentuer les difficultés rencontrées par notre justice dans sa lutte contre la délinquance, la charge de travail des services pénitentiaires d’insertion et de probation devenant ingérable et insupportable pour les agents.
Une loi garantissant la bonne et pleine application des peines de prison prononcées doit être votée en urgence. Les aménagements de peine ab initio doivent être supprimés. Enfin, la justice doit indispensablement bénéficier des outils criminologiques adaptés pour évaluer la dangerosité des délinquants et criminels sous mains de justice.