Tout d’abord, il faut souligner qu’en s’intéressant à la récidive, le gouvernement semble annoncer d’ores-et-déjà qu’il abdique face à la criminalité des primo-délinquants. Ensuite, Mme Taubira entend prévenir la récidive mais la lutte et la sanction contre cette récidive sont abandonnées, conformément à la volonté de François Hollande de supprimer toutes les mesures de protection de la société à l’égard des récidivistes comme les peines plancher.
Enfin, il faut surtout souligner que Mme Taubira et les membres de la conférence de consensus ont fondé toute leur analyse sur un constat particulièrement erroné, selon lequel la prison est l’école du crime et n’est pas un facteur de dissuasion de la criminalité.
Pourtant, entre 2002 et 2012, la hausse du nombre de détenus a conduit à une diminution du taux de criminalité de 16 %. Exemple plus marquant encore, les États-Unis qui ont, entre 1980 et 1995, multiplié leur population carcérale par trois et dont les crimes violents comme les atteintes aux biens ont été divisés par deux entre 1993 et 2010. Si les Etats-Unis ne sont pas un modèle à suivre, l’assertion de Mme Taubira aurait dû cependant conduire à une explosion des crimes et délits en tous genres ce qui est totalement infirmé par la réalité statistique.
Partir d’un constat erroné ne peut que conduire à préconiser des mesures dangereuses. Pourtant, Mme Taubira aurait pu constater qu’entre 1997 et 2002, période lors de laquelle la population carcérale avait été fortement réduite, les alternatives à la détention s’étaient multipliées et le chômage (le facteur social étant l’autre élément clé selon Mme Taubira) avait également diminué ; le taux de criminalité avait très fortement augmenté.