Criminalité, violence :
l’Institut pour la Justice attaque l’État pour «inaction sécuritaire»
Le 10 mai, un médecin militaire était poignardé à la gorge devant ses enfants, à proximité d’un collège à Marseille. L’auteur des coups de couteau aurait dit aux enquêteurs avoir «agi au nom de Dieu», évoquant aussi «le diable». Deux jours plus tôt, Antoine Alléno, le fils du célèbre chef cuisinier Yannick Alléno, est mort en plein Paris, percuté par un délinquant déjà bien connu des services de police et de la justice pour diverses affaires.
Mardi, la juge d’instruction en charge du dossier du meurtre d’un chauffeur de bus bayonnais a décidé de requalifier les poursuites contre les deux principaux suspects de 24 et 25 ans. Ils sont désormais jugés pour «violences volontaires en réunion ayant entraîné la mort sans intention de la donner» devant une cour criminelle. En avril, le parquet de Bayonne avait pourtant demandé le renvoi aux assises pour «homicide volontaire aggravé». Une décision très mal reçue par une partie de l’opinion publique et de la classe politique. Sur Twitter, Le député (LR) des Alpes-Maritimes Éric Ciotti s’est par exemple dit «abasourdi par cette décision !»
La goutte de trop pour l’Institut pour la Justice (IPJ) qui annonce ce jeudi, par voie de communiqué, avoir déposé un recours au tribunal administratif de Paris contre l’État français pour «inaction sécuritaire». L’association, qui préconise des réformes dans le système judiciaire, estime qu’«aucune remise en question sérieuse et profonde de l’action de l’État en matière de sécurité n’a eu lieu», eu égard à l’actualité qui «pullule de faits divers et que le nombre d’agressions a été multiplié par sept en 40 ans». Selon l’IPJ, «le manque de places de prison, la faiblesse des moyens de la Justice, l’encouragement d’une Justice idéologisée sont autant de racines à l’insécurité, qui restent pourtant abandonnées par l’État».
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