Une délinquance des mineurs de plus en plus préoccupante
Pour Alexandre Giuglaris, délégué général de l’Institut pour la Justice, il est important de prêter un attention particulière à la délinquance des mineurs. On observe une augmentation de la part des mineurs dans la criminalité et notamment des atteintes physiques à la personne comme les viols. Cette hausse est préoccupante car les violences physiques sont les méfaits les plus traumatisants pour les victimes.
La part importante des classements sans suite, notamment pour faute d’élucidation, ne doit pas faire oublier à la justice qu’il y a, par conséquent, des victimes non reconnues. La délinquance des mineurs doit indispensablement être traitée avec une réponse pénale adaptée aux réalités de la violence juvénile.
Notre société connait un phénomène de banalisation de l’ultra violence, notamment du fait du flot continu de programmes violents à la télévision combiné à l’utilisation des jeux vidéos. Tout est déréalisé. Cela explique que les violences s’intensifient.
Les centres éducatifs fermés, une bonne idée gâchée
Les centres éducatifs fermés, destinés aux mineurs délinquants multirécidivistes, permettent d’écarter l’individu condamné du milieu criminogène dans lequel il a l’habitude d’évoluer afin de le resocialiser. Malheureusement la gestion de certains de ces centres a été confiée à des équipes éducatives et associatives qui n’ont pas l’expérience et l’expertise pour gérer ces délinquants si problématiques. L’Institut pour la Justice estime ainsi que les centres éducatifs fermés sont une bonne idée mais gâchée.
Une réponse pénale plus ferme et plus rapide
L’Institut pour la Justice souhaite que l’ensemble de la réponse pénale adressée aux mineurs soit revue avec pour priorité la rapidité. L’adolescence est l’âge de la construction de la personnalité. La réponse donnée aux mineurs doit être extrêmement rapide pour qu’ils puissent immédiatement comprendre qu’ils ont transgressé la loi.
La sanction a une valeur éducative comme la punition que les parents donnent à leurs enfants. En revanche, pour les jeunes individus les plus dangereux, des outils modernes criminologiques d’évaluation de la dangerosité sont utilisés dans d’autres pays européens ou encore le Canada.