Tribune

Démission de Christiane Taubira : la réaction de l’Institut pour la Justice

Suite à la démission de Christiane Taubira du ministère de la Justice, Alexandre Giuglaris, délégué général de l'Institut pour la Justice, revient sur le bilan dramatique de la garde des Sceaux qui laisse la justice pénale en difficulté.

Publication
27 janvier 2016
Durée de lecture
1 minute
Média
Figarovox

Une pratique du pouvoir clanique et clivante

En près de quatre ans, il n’y a pratiquement aucune action de Christiane Taubira à saluer si ce n’est le maintien de la généralisation des bureaux d’aide aux victimes.

Sa pratique clanique et clivante du pouvoir ainsi que l’influence du Syndicat de la Magistrature ont tristement marqué son passage à la Chancellerie. Son tempérament et ses discours ont été source de tensions avec les avocats et les policiers. A cela, s’ajoutent plusieurs polémiques, sa déclaration où elle affrmait ne pas avoir connaissance des écoutes téléphoniques de Nicolas Sarkozy, son souhait de faire évincer François Falletti, procureur général près la cour d’appel de Paris qui n’était pas assez «dans la ligne» du gouvernement, son refus d’intégrer le renseignement pénitentiaire à la communauté du renseignement alors que les prisons sont des lieux de radicalisation, l’incarcération d’un opposant au mariage pour tous alors que sa politique consiste à éviter l’incarcération.

Elle a toujours dénigré ses opposants, allant même jusqu’à leur dénier le droit de «manifester contre une loi votée» ou considérant que seule sa politique pénale ou sa conférence de consensus étaient porteuses de «LA» vérité…

Une politique menée désastreuse

Son bilan est dramatique. Son idéologie de la culture de l’excuse a conduit à une hausse de la délinquance.

Sa réforme pénale a pour objectif de faciliter encore plus les sorties de prison au prix de la sécurité des Français. Son refus de construire 20 000 places pourtant nécessaires ainsi que d’accorder de nouveaux droits en faveur des victimes.

Les impacts de sa politique ont de lourdes répercussions comme le révèle le baromètre de la vie politique du CEVIPOF. Seuls 44% des Français ont confiance dans leur justice, près d’un sur deux est favorable au rétablissement de la peine de mort, 70% n’ont pas confiance dans les chiffres officiels de la délinquance, et enfin, 44% estiment les démocraties ne savent pas bien maintenir l’ordre.

Il est ainsi possible de résumer le bilan de l’ancienne garde des Sceaux au renforcement de la défiance des Français à l’égard de la justice, la politisation et la mainmise des syndicats sur la justice, et à son incapacité à répondre à la sous-dotation budgétaire et aux sous effectifs du ministère.

Jean-Jacques Urvoas, nouveau garde des Sceaux

Alexandre Giuglaris espère que Jean-Jacques Urvoas, ancien président de la Commission des lois à l’Assemblée nationale et nouveau ministre de la Justice, sera beaucoup plus pragmatique et abandonnera les projets idéologiques de suppression de la rétention de sûreté, de réforme de la justice des mineurs, de réforme du Conseil Supérieur de la Magistrature et de nomination des magistrats du parquet.

Par ailleurs, toute la lumière doit être faite sur les dysfonctionnements, déjà oubliés malheureusement, des affaires de Villefontaine et de Colombes.

Enfin, il souhaite que la priorité soit donnée à l’exécution des peines puisque Christiane Taubira aura été incapable de réduire le stock de 100 000 peines de prison fermes en attente d’exécution.

Il était temps que l’ère Taubira au ministère de la Justice cesse.

 

 

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