«La violence devient un mode de règlement des conflits de plus en plus courant dans la société, en particulier chez les jeunes», lance Pierre-Marie Sève, délégué général de l’Institut Pour la Justice (IPJ) au micro de Sputnik.
Le passage à tabac ultraviolent du jeune Yuriy par une dizaine de jeunes en janvier dernier et le meurtre d’une adolescente de 14 ans à coups de couteau fin février dans l’Essonne l’ont encore montré: les rixes entre bandes rivales semblent de plus en plus courantes, et de plus en plus meurtrières.
Une «impression», comme l’estime le sociologue Laurent Mucchielli? Les chiffres lui donnent tort. Selon la Direction générale de la police nationale (DGPN), le nombre d’affrontements en bande enregistrés en janvier 2021 s’élevait à 47 pour l’ensemble de la France, contre 36 en janvier 2020. Pis, selon les statistiques de la cellule de suivi du plan bandes de la préfecture de police, le bilan de l’année 2020 fait état de 357 phénomènes de bandes, dont 113 affrontements pour la seule agglomération parisienne. Soit une hausse de 18% en l’espace de trois ans. Et cette violence se paie: le nombre de morts a augmenté par rapport à l’année 2019, passant de trois à cinq.
«En 17 ans, la délinquance des mineurs a quasiment doublé»
Le bilan annuel de la DGPN permet en outre de constater une inflexion dans la nature des faits de violence observés entre bandes rivales, lesquels ont de plus en plus tendance à se régler armes à la main.
La présence d’armes en tout genre lors de ces face-à-face est ainsi en progression (88% contre 81% en 2019). Les armes à feu sont utilisées dans 9% des cas (contre 7% en 2019), et les armes blanches dans 38% des affrontements (contre 32% en 2019). Là encore, Pierre-Marie Sève estime que cette statistique confirme la nette augmentation du nombre de mineurs mis en cause dans des faits de violences physiques depuis vingt-cinq ans.
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