Tribune

Il faut mettre fin aux mensonges de l’État en matière pénale

Une femme a été tuée par son mari dans la nuit de dimanche à lundi. Ce crime perpétré par un homme déjà condamné à de multiples reprises aurait pu être évité si les peines de prison et les obligations de quitter le territoire étaient effectives, argumente le délégué général de l'Institut pour la Justice.

Publication
31 mai 2021
Durée de lecture
1 minute
Média
FigaroVox

Nous sommes dans la nuit de dimanche à lundi, en Moselle. Une jeune femme de 22 ans s’enfuit de chez elle en criant. Elle court affolée vers le commissariat à quelques rues de là. Derrière elle, son compagnon la poursuit, un couteau ensanglanté à la main. Il est connu pour être extrêmement violent, lui qui a été condamné par la Justice près d’une vingtaine de fois. Arrivée devant le commissariat fermé, elle s’arrête puis voit la mort s’approcher d’elle. Son compagnon lui assène cinq coups de couteau. Des témoins appellent les pompiers, mais le cœur de Stéphanie s’est déjà arrêté de battre lorsqu’ils arrivent sur place. Au balcon de l’appartement, la fille de Stéphanie, trois ans, a vu toute la scène.

Pourtant, Stéphanie n’aurait pas dû mourir ce soir-là. Elle n’aurait pas dû mourir pour la simple raison que Liridon B., son assassin, n’aurait pas dû être en liberté.

Liridon B. avait en effet toutes les raisons d’être écarté de la société française. Déjà condamné pour près d’une vingtaine de faits par la Justice, ce réfugié politique de nationalité kosovare avait été condamné il y a 6 mois à 1 an de prison. Cette peine a été aménagée il y a quelques jours en «détention à domicile sous surveillance électronique». Multirécidiviste donc, il est connu dans le voisinage pour des faits de violence à l’égard de sa compagne.

L’État français est devenu un arracheur de dents

Le cas de Liridon B. est emblématique non seulement de la faillite évidente de la Justice, mais également de ce qu’il convient désormais d’appeler les «mensonges officiels» de l’État en matière pénale. En effet, la loi française ment purement et simplement, et elle a menti dans le cas de cet homme. Par exemple, en France, lorsqu’un individu est condamné à un an de prison, c’est un mensonge: il n’en fera que 5 à 6 mois maximum.

La loi prévoit également, de manière tout à fait officielle, qu’une personne condamnée à 6 mois de prison ferme n’ira jamais en prison. En effet, l’article 132-25 du code pénal prévoit qu’absolument toutes les peines de prison de moins de 6 mois doivent être aménagées et que ceux qui sont condamnés à de la prison ferme n’ont pas le droit de mettre le pied en prison.

Lire la suite

Partager

partager sur Facebook partager sur Twitter partager sur LinkedIn envoyer par email

À consulter également