Interview

Saccage de Juvisy : l’IPJ plaide pour une justice des mineurs plus ferme

Guillaume Jeanson, porte-parole de l’Institut pour la Justice était interrogé sur Sud Radio suite à la mise à sac d’un quartier par plusieurs dizaines de jeunes armés à Juvisy-sur-Orge dans l’Essonne. Face à des scènes de ce type de plus en plus courantes, l’Institut pour la Justice dénonce l’incapacité de la justice des mineurs à adopter une réponse pénale adaptée à la réalité de la délinquance juvénile.

Publication
17 janvier 2017
Durée d'écoute
7 min 34
Média
Sud Radio
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Saccage de Juvisy : l’IPJ plaide pour une justice des mineurs plus ferme

La justice des mineurs, une justice lente et peu dissuasive

Selon l’Institut pour la Justice, la justice des mineurs est souvent critiquée car elle ne fait plus peur. Sa lenteur caractéristique et son manque de fermeté peinent à dissuader. Depuis l’ordonnance de 1945, la justice des mineurs repose sur la primauté de l’éducatif sur le répressif. Une volonté louable qui a malheureusement connu une dérive dans son application. Le texte, modifié une quarantaine de fois depuis sa création, s’est considérablement complexifié.

Une sur-utilisation des peines symboliques

Guillaume Jeanson regrette que la très grande majorité des réponses apportées à la délinquance des mineurs soit des peines symboliques. Au laxisme s’ajoute l’incompréhension de la justice par ses justiciables puisque l’admonestation, peine largement prononcée à l’encontre des mineurs, est un terme compris par seulement 8% d’entre-eux selon une enquête de la Protection judiciaire de la jeunesse.

Une délinquance d’ampleur

Déjà auteurs d’un quart des vols, d’un quart des viols et du tiers des dégradations de biens publics, les mineurs basculent de plus en plus jeune dans la délinquance. Ces vingt dernières années ont connu une augmentation incroyable de la violence commise par les mineurs. Il est faux de dire que la France incarcère exagérément les mineurs puisqu’ils ne représentent qu’1% de la population carcérale. Avant la prison, les centres éducatifs fermés peuvent être une réponse adaptée s’ils étaient suffisamment développés et réformés.

Plus de réactivité et moins de peines symboliques

L’Institut pour la Justice propose de sortir des peines symboliques. Il est indispensable de réduire la durée de jugement des mineurs délinquants qui est aujourd’hui de vingt mois quand en Californie cette même durée n’est que de 15 jours. La conséquence de ce long délai est la remise en liberté des mineurs interpellés qui, trop souvent, récidivent et ne se souviennent même plus du motif pour lequel ils sont jugés une fois devant le tribunal. C’est un fait. Plus un délinquant commence jeune, plus il récidivera ; et plus il récidivera, plus vite il le fera. Une fois entrés dans un mode de vie délinquant il est très difficile de les en extirper.

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