La justice des mineurs, une justice lente et peu dissuasive
Selon l’Institut pour la Justice, la justice des mineurs est souvent critiquée car elle ne fait plus peur. Sa lenteur caractéristique et son manque de fermeté peinent à dissuader. Depuis l’ordonnance de 1945, la justice des mineurs repose sur la primauté de l’éducatif sur le répressif. Une volonté louable qui a malheureusement connu une dérive dans son application. Le texte, modifié une quarantaine de fois depuis sa création, s’est considérablement complexifié.
Une sur-utilisation des peines symboliques
Guillaume Jeanson regrette que la très grande majorité des réponses apportées à la délinquance des mineurs soit des peines symboliques. Au laxisme s’ajoute l’incompréhension de la justice par ses justiciables puisque l’admonestation, peine largement prononcée à l’encontre des mineurs, est un terme compris par seulement 8% d’entre-eux selon une enquête de la Protection judiciaire de la jeunesse.
Une délinquance d’ampleur
Déjà auteurs d’un quart des vols, d’un quart des viols et du tiers des dégradations de biens publics, les mineurs basculent de plus en plus jeune dans la délinquance. Ces vingt dernières années ont connu une augmentation incroyable de la violence commise par les mineurs. Il est faux de dire que la France incarcère exagérément les mineurs puisqu’ils ne représentent qu’1% de la population carcérale. Avant la prison, les centres éducatifs fermés peuvent être une réponse adaptée s’ils étaient suffisamment développés et réformés.
Plus de réactivité et moins de peines symboliques
L’Institut pour la Justice propose de sortir des peines symboliques. Il est indispensable de réduire la durée de jugement des mineurs délinquants qui est aujourd’hui de vingt mois quand en Californie cette même durée n’est que de 15 jours. La conséquence de ce long délai est la remise en liberté des mineurs interpellés qui, trop souvent, récidivent et ne se souviennent même plus du motif pour lequel ils sont jugés une fois devant le tribunal. C’est un fait. Plus un délinquant commence jeune, plus il récidivera ; et plus il récidivera, plus vite il le fera. Une fois entrés dans un mode de vie délinquant il est très difficile de les en extirper.