Tribune

«L’attentat de Rambouillet est un dommage collatéral de la faillite de la politique d’immigration» : notre tribune dans le FigaroVox

Le ressortissant tunisien qui a tué une policière à Rambouillet bénéficiait d'une carte de séjour depuis décembre 2020. Pour le délégué général de l'Institut pour la Justice, Pierre-Marie Sève, la France doit urgemment refonder sa politique migratoire.

Publication
26 avril 2021
Durée de lecture
1 minute
Média
FigaroVox

Ce vendredi 23 avril, Djamel G., un homme tunisien de 36 ans radicalisé a pénétré dans le commissariat de Rambouillet. Il a piégé une fonctionnaire de police dans le SAS d’entrée et l’a poignardée avant d’être abattu.

Cet attentat est d’abord une tragédie individuelle. Une fonctionnaire de police, mère de famille de 49 ans a été assassinée. Elle avait deux filles de 13 et 18 ans. Ces deux jeunes filles ont perdu leur mère hier.

Puis, il faut également ouvrir les yeux sur la tragédie collective que révèle cet attentat. Certes, cet attentat est islamiste et terroriste, mais il est avant tout un des nombreux dommages collatéraux de la faillite de l’immigration en France depuis 40 ans.

Ainsi, le terroriste présumé, Djamel G., est tunisien. Il est arrivé illégalement en France en 2009. Il a pu rester en situation illégale pendant près de 10 ans sans que jamais l’administration ne s’en soucie. Il a même fini en 2019 par recevoir de la Préfecture une régularisation accordée aux travailleurs illégaux résidant depuis plus de 3 ans.

Le fait que cet attentat ait été une fois de plus commis par un homme étranger et arrivé illégalement en France pose la question plus large du lien entre criminalité et immigration. Ce lien ne fait aujourd’hui pas débat. Les statistiques prouvent en effet que si tous les immigrés ne sont pas délinquants ou terroristes, ils sont fortement plus susceptibles de l’être que les autochtones.

Les immigrés et étrangers sont évidemment surreprésentés parmi les terroristes. Sur les 42 terroristes depuis les attentats de Charlie Hebdo, seuls 4 n’étaient pas d’origine immigrée.

Les étrangers sont également surreprésentés dans toutes les catégories de crime ou de délits. Alors que 7,4% de la population est étrangère, les étrangers représentent ainsi 24% des prisonniers, 17% des auteurs d’homicides, 30% de vols sans violence etc…

Quelle est la cause de la faillite de l’immigration ?

Le phénomène de l’immigration a commencé en France il y a près d’un siècle et l’État en a perdu le contrôle il y a une quarantaine d’années. Du début du XXe siècle aux années 1950 et 1960, l’immigration est une immigration européenne, de travail et temporaire (ainsi, les deux tiers des Italiens venus dans les années 1920 sont repartis dans les années 1930). Au début des années 1960, l’immigration évolue, elle reste liée au travail et elle reste temporaire mais s’étend désormais aux anciennes colonies, principalement l’Afrique du Nord.

Dès les années 1970, devant la baisse de la croissance économique et l’apparition des premiers problèmes sociaux liés à l’immigration, le gouvernement français agit. En 1974, le gouvernement Chirac met fin à l’immigration pour motif économique. Puis, en 1977, le gouvernement Raymond Barre suspend l’immigration pour regroupement familial.

C’est à ce moment que va se produire un tournant. Les juges vont empêcher directement le gouvernement de légiférer sur les flux migratoires. En 1978, soit un an après la suspension du regroupement familial, le Conseil d’État le rétablit par sa décision « GISTI ». Le droit au regroupement familial est même plus tard consacré comme droit constitutionnel par le Conseil constitutionnel en 1993. Par le regroupement familial, la vanne est ouverte, elle ne sera plus refermée.

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