Opinion

L’ensauvagement est bien réel

Selon une enquête récente, le nombre de personnes se déclarant victimes d’actes de délinquance ne cesse d’augmenter. Si cette inflation inquiète, c’est surtout le basculement vers la violence gratuite qui rend la situation préoccupante, selon Laurent Lemasson, de l’Institut pour la justice.

Publication
23 décembre 2020
Durée de lecture
1 minute
Média
Sputnik

Jusqu’où ira la montée de la délinquance sur le territoire français? Publiée le 16 décembre dernier, une enquête réalisée par l’Institut Paris Région, un organisme rattaché à la région Île-de-France, révèle une inflation constante des actes de délinquance dans la région entre 2017 et 2019. Menée sur «10.500 Franciliennes et Franciliens âgés de 15 ans et plus, représentatifs de la population régionale par département», l’étude illustre la gravité de la situation.

Un Francilien sur cinq dit avoir être victime d’agression ou de vol

Les chiffres fournis par le document de près de 70 pages sont sans appel: parmi les personnes sondées, plus d’un Francilien sur cinq (22%) déclare ainsi avoir été personnellement victime d’agression ou de vol, contre 17,4 % en 2017. Plus inquiétant: «Il s’agit du taux le plus élevé depuis le début de la mesure de cet indicateur en 2001.»


Une nouvelle illustration de l’«ensauvagement d’une partie de la société», dénoncé par Gérald Darmanin l’été dernier? S’il admet la pertinence du terme, Laurent Lemasson, responsable des publications de l’Institut pour la justice, veut aller plus loin que les seules statistiques:

«”L’ensauvagement” ne traduit pas seulement l’augmentation statistique du nombre d’actes de délinquance, il reflète aussi un phénomène d’ordre moral: la dépravation morale des délinquants, c’est-à-dire le fait qu’ils soient de plus en plus violents et “audacieux” dans leurs agissements», analyse-t-il au micro de Sputnik.

Le phénomène le plus inquiétant serait ainsi la montée en puissance de la «violence gratuite, avec des coups et blessures sans motif crapuleux apparent». Une inflation là encore difficile à mesurer statistiquement. «C’est par exemple l’automobiliste qui va se faire tabasser parce qu’il a fait un appel de phares, ou le père de famille qui se fera rouer de coups s’il a demandé à une bande de jeunes de faire moins de bruit dans la rue», énumère Laurent Lemasson.

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