L’association se désole de voir qu’une fois encore, l’auteur présumé des faits était déjà connu de la justice puisqu’il avait été condamné en 1996 pour «viol avec arme», «attentats à la pudeur aggravés» et «vol avec violence». Il était par ailleurs inscrit au fichier judiciaire national automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS).
Si, l’Institut pour la Justice prend acte du fait que le suivi de cet individu semblait correctement réalisé -puisque d’après le procureur de Lille, ce dernier respectait “globalement” les obligations liées à son inscription au FIJAIS- il considère malgré tout que la France doit impérativement améliorer la prise en charge des pédophiles.
A cet égard, la France doit prendre exemple sur ses pays voisins les plus avancés. Au nombre de ces derniers, la stratégie retenue par le Canada qui mise sur la prévention et l’évaluation constante pour éviter que des pédophiles ayant purgé leur peine puissent passer à nouveau à l’acte, paraît porter des fruits encourageants.
L’Institut pour la Justice s’interroge enfin sur le sort qui a pu finalement être réservé à “l’office de suivi des délinquants sexuels et violents” annoncé en 2011 au lendemain du meurtre de Laetitia Perrais par Tony Meilhon. Alors que son but était pour mémoire de “décloisonner les actions des représentants de l’autorité judiciaire, des forces de sécurité, de l’administration pénitentiaire et des services de santé”. Il devait aussi “ jouer un rôle tout à la fois de repérage, d’alerte et de prévention et, à terme, conduire un véritable travail d’analyse criminologique et comportemental, voire de profilage des délinquants sexuels ou violents les plus dangereux”.
Conscient que “le risque zéro n’existe pas”, l’Institut pour la Justice appelle toutefois les autorités à ne jamais se résigner et à mettre en place au plus vite des outils efficaces pour lutter contre le fléau de la récidive sexuelle.