C’est d’abord un constat. Des unes de journaux devenues régulières, une opinion publique légitimement révoltée, le tout confirmé par une réalité statistique implacable, l’hyperviolence d’une partie de la jeunesse de notre pays est un phénomène réel et préoccupant à long terme.
Puis sont venues les discussions sur les causes. Plusieurs sont pointées du doigt: l’absence du père, l’instantanéité des réseaux sociaux, la culture clanique, autant d’explications multiples et entremêlées qui ont chacune une part de responsabilité.
Vient désormais le temps de la recherche et de la mise en place de solutions. En effet, la jeunesse française ayant évolué, il faut faire évoluer la façon dont notre société la gère et gère notamment ses débordements.
Le traitement des mineurs par la Justice est un sujet épineux. La législation française date d’une ordonnance de 1945 qui sera bientôt remaniée au sein d’un nouveau code de la Justice pénale des mineurs. Comme pour toute justice des mineurs, elle a eu pour ambition de trouver un équilibre entre la sanction et l’éducation, équilibre lui-même précaire, la situation de la jeunesse évoluant avec le temps et la technique. Le temps a d’ailleurs démontré que cet équilibre était effectivement rompu.
Sous l’influence d’un courant de pensée idéologique des années 1980, le traitement des mineurs par la Justice, comme le traitement de l’ensemble des prévenus, a été de plus en plus «doux».
Parmi les sanctions, c’est bien la prison qui a eu la pire presse: elle est considérée comme chère et défavorable à la resocialisation. Depuis des dizaines d’années déjà, et sur fond de surpopulation carcérale, les instructions remises aux parquets préconisent des mesures alternatives aux poursuites et les juges évitent à tout prix la prison.