Tribune

Notre tribune dans le Figarovox sur le meurtre de Théo

Affaire Théo. Ce samedi, deux jeunes hommes de 18 et 21 ans ont été poignardés dans une boutique de téléphonie en raison d'un différend commercial, l'un d'eux, Théo est mort de la suite de ses blessures. Cet événement dramatique est le symptôme d'une société où la violence se banalise, estime Pierre-Marie Sève.

Publication
13 juillet 2021
Durée de lecture
1 minute
Média
FigaroVox

Affaire Théo

Ce samedi après-midi, dans une galerie marchande de banlieue parisienne, un homme de 62 ans a eu un différend avec les vendeurs d’une boutique de téléphonie. Arguant que sa facture était trop élevée, il demandait un remboursement que l’agence ne lui a pas accordé.

Mécontent, il est allé chercher un couteau dans sa voiture, avant de revenir sur les lieux pour poignarder les jeunes vendeurs. Un jeune de 21 ans a d’abord été très gravement blessé au thorax. Son collègue de 18 ans, Théo, a tenté de le défendre mais a été frappé plus gravement encore, directement au cœur.

Très gravement blessés, les deux jeunes sont sortis de la boutique avant de s’effondrer au milieu du centre commercial. Si son collègue de 21 ans est aujourd’hui dans un état stable, le jeune Théo est décédé sur place. Héroïque pour avoir voulu défendre son collègue, il avait 18 ans et venait tout juste d’obtenir son baccalauréat.

L’agresseur est sénégalais et en situation régulière.

L’agresseur, sénégalais et en situation régulière, a été interpellé sur place grâce à des passants. Cette tragique affaire, dans laquelle un jeune homme de 18 ans a perdu la vie, révèle une tendance profonde de la société française que j’ai souvent eu l’occasion de dénoncer dans vos colonnes.

Pour un motif d’une futilité effrayante, un homme a poignardé et tué des jeunes hommes à peine sortis du lycée. C’est qu’en France, en 2021, la violence est devenue un mode normal de règlement des conflits, elle est plus présente et a des conséquences plus graves.

Les statistiques le prouvent chaque année. Prenons deux indicateurs. C’est d’abord l’homicidité, indicateur créé par le criminologue Alain Bauer qui décompte les homicides et les tentatives d’homicide. Ces violences sont en hausse continue depuis 2013 et ce à un rythme jamais vu auparavant. Depuis l’an 2000, elles ont augmenté de 91% !

Ensuite, ce sont les statistiques des coups et blessures volontaires qui confirment ce retour de la violence. En 10 ans, elles ont augmenté de 30%, passant de 200 000 faits en 2008 à 260 000 en 2019.

La violence est donc de plus en plus présente dans la société française. Cette situation n’est pas normale et ne doit pas être acceptée.

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