Extrait de la tribune de Me Guillaume Jeanson dans le FigaroVox
Les territoires perdus de la Républiques se gagnent désormais par les armes de guerre.
Dimanche, en début de soirée, un drame désormais ordinaire est venu frapper Ollioules, une commune du Var, proche de Toulon et Sanary-sur-Mer. Une commune pourtant réputée paisible. Du moins jusqu’ici. Jusqu’à ce que la pieuvre des réseaux narcotrafiquants décide, ici aussi, d’y étendre son contrôle et d’y semer la terreur: sur quatre victimes, deux sont collatérales. Un couple de vacanciers circulant en scooter a été tragiquement fauché: elle, décédée quasi-immédiatement. Lui, grièvement blessé. Seulement quelques minutes plus tard, et les balles perdues trouvaient des enfants. Seulement quelques centimètres plus haut, et elles raccourcissaient les locataires de l’appartement d’en face. Dans ce drame, la part du hasard revêt une funeste absurdité. L’autre part, celle qui ne doit rien au hasard, mérite mieux que des visites protocolaires et des sentences à l’affliction convenue.
Les territoires perdus de la République se gagnent désormais par les armes de guerre. Deux calibres ont été relevés par les enquêteurs sur les lieux du crime: 15 étuis de 9 millimètres et 29 étuis de 7,62. Ce qui, comme l’a précisé le procureur de la République adjoint de Toulon, Dominique Mirkovic, à l’endroit de ceux qui n’auraient jamais lu la presse ces dernières années, peut évidemment «correspondre à des fusils d’assaut ou des armes de guerre de type kalachnikov».