L’Institut pour la Justice regrette tout d’abord le renoncement à l’encellulement individuel qui est, une nouvelle fois repoussé, à 2022.
L’Institut pour la Justice dénonce le mensonge à propos de la sous-dotation carcérale en France qui s’explique uniquement par un manque de places. Comme le notait, il y a quelques mois, le Premier ministre et comme l’IPJ ne cesse de le souligner, la France compte 58 000 places de prison contre 96 000 en Grande-Bretagne pour une population équivalente. La France compte environ 90 places pour 100 000 habitants contre 137 en moyenne dans l’Union européenne.
A cet égard, le rapport de M. Raimbourg entretient un flou mensonger sur les constructions à venir. Son rapport évoque une augmentation de places jusqu’à 66700 alors que la France compte aujourd’hui 58 000 places et, que seules 2 900 places nettes seront construites, au mieux, d’ici 2017 selon le ministère de la Justice.
Si quelques mesures de bon sens sont à relever (développement des activités en détention, évaluation précise du nombre de places, sortie des malades mentaux,…), ce rapport propose surtout de multiplier les expédients irresponsables en matière d’exécution des peines (création d’un numérus clausus qui ne dit pas son nom (préconisation n°23), limitation des comparutions immédiates, allongement des délais d’examen par les JAP, …).
La seule solution crédible pour lutter contre la surpopulation carcérale, permettre l’encellulement individuel, s’attaquer à l’inexécution des peines prononcées et lutter durablement contre la délinquance et la criminalité, est le lancement en urgence d’un plan de construction d’au moins 20 000 nouvelles places.