Génération identitaire (GI) peut se réjouir. La cour d’appel de Grenoble a prononcé la relaxe du groupe d’extrême droite et de trois de ses membres dans l’affaire de l’opération anti-migrants de 2018 à la frontière franco-italienne. Condamnés en première instance à six mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de Gap, les militants Clément Gandelin (dit Galant), Romain Espino et Damien Lefèvre (dit Rieu) ont été relaxés. Ils étaient poursuivis pour avoir mené «une activité dans des conditions créant la confusion avec une fonction publique». Mais la cour a jugé l’action comme un geste de «propagande politique», «à visée médiatique». Rien de pénalement répréhensible donc.
Une dissolution toujours envisagée
Pour Pierre-Marie Sève, délégué général de l’Institut pour la Justice, interrogé par Sputnik, «faire de la politique en tant que telle, ce n’est pas condamnable devant la justice». «Il est très difficile de dissoudre des partis politiques, ou tout bonnement de faire de la discrimination envers des gens ou des organisations en fonction de leurs opinions politiques», souligne notre interlocuteur.
Pourtant, dissoudre Génération identitaire trotte toujours dans les têtes au plus haut niveau de l’État. Déjà maintes fois abordée par le passé, l’idée a été relancée par le porte-parole du gouvernement au début du mois de novembre 2020 sur France Inter. «Dès lors que l’on a des preuves qu’il y a un appel à la violence, à la haine, il faut prendre les décisions qui s’imposent. On ne peut rien exclure», lançait Gabriel Attal dans le sillage médiatique de l’attaque manquée de l’assaillant d’Avignon. Abattu par les forces de police, ce dernier portait une doudoune bleue ornée du logo «Defend Europe». Le lendemain, Éric Coquerel, député de La France insoumise, adressait un courrier au gouvernement, en sollicitant également sur twitter Gérald Darmanin et Marlène Schiappa, pour «dissoudre ce groupe fasciste».
«En France, contrairement aux États-Unis, les milices sont interdites. Donc si un groupe comme Génération identitaire était amené à être qualifié de milice, il pourrait être dissous», ajoute Pierre-Marie Sève. En 2013, le Conseil d’État s’est fondé sur ce critère pour valider la dissolution par décret ministériel des groupes d’extrême droite Troisième Voie, Jeunesses nationalistes révolutionnaires et L’Œuvre française.
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