En octobre 2020, quelques jours avant que la France entre dans un second confinement, Anne-Lise, 17 ans, est en vacances scolaires dans l’Isère. Alors qu’elle se retrouve avec des amis dans un appartement, un homme, la trentaine, a jeté son dévolu sur elle. Il la drogue, l’incite à boire puis la viole. Évidemment extrêmement choquée, elle prévient immédiatement ses parents et ils se rendent au commissariat pour porter plainte. Mais à ce moment, le choc est double : le gendarme leur annonce «l’auteur présumé du viol avait profité des libérations Covid». Et en effet, l’homme précédemment condamné pour agression sexuelle avait été libéré dans ce cadre.
Depuis les années 1980, la pénurie de places de prison grippe toute la Justice française et pousse les politiques à toujours libérer plus.
Les «libérations Covid» est le nom donné à un scandale qui a eu lieu dans l’indifférence générale lors du premier confinement. Profitant de la crise, Nicole Belloubet, ministre de la Justice, a procédé à la libération anticipée de milliers de détenus. Parmi eux, on comptait naturellement des détenus dangereux, parfois même des fichés S. Et un d’entre eux a violé Anne-Lise, 17 ans.
Mais cette affaire de libérations anticipées n’a pas étonné les observateurs les plus avertis de la Justice française. En effet, depuis les années 1980, la pénurie de places de prison grippe toute la Justice française et pousse les politiques à toujours libérer plus.
Ainsi, la France qui, sous l’effet de l’immigration, a une population particulièrement criminogène, a également une Justice particulièrement laxiste, parce que cette Justice n’a pas les moyens d’enfermer les délinquants qui passent dans ses tribunaux.
Au moment où vous lisez ces lignes, la France possède 62.000 places de prison, et ce sont 100.000 personnes, qui ont été condamnées à une peine de prison, mais qui patientent tranquillement chez elles qu’une place se libère. Pire, environ 50.000 d’entre elles verront leur peine magiquement «oubliée» par l’effet de la prescription.
Ainsi, sans places de prison supplémentaires, comment peut-on espérer rendre la Justice plus ferme ? Comment voudrait-on réduire les aménagements de peines qui divisent les peines par 2 ou 3 ? Sans places de prison, comment en vouloir aux magistrats qui ne punissent plus les délinquants ? Et sans places de prison, comment croire les discours martiaux des gouvernants ?
Les peines planchers, la perpétuité réelle, bref, la fermeté de la Justice : toutes ces mesures indispensables n’ont aucune chance de voir le jour si le nombre de places de prison n’est pas drastiquement augmenté.
La construction de nouvelles prisons pourrait surtout redonner à chaque Français une certaine légèreté de vivre ou tranquillité d’esprit, en leur permettant enfin de vivre dans un pays sûr et pacifique.
Force est de constater qu’au sujet des places de prison, le Président Emmanuel Macron a lourdement failli. Outre le fait que son ministre de la Justice ait procédé à la libération anticipée de milliers de délinquants, il est bon de rappeler qu’en 2017, il avait inscrit dans son programme la construction de 15.000 places de prison. Nombre probablement insuffisant en soi, il était, dès l’année suivante réduit à 7000 places. Lors du bilan des affaires régaliennes, en avril 2021, à un an de l’élection, le nombre de places construites était de … 2000. Et ce n’est qu’à cette date, sous le feu des critiques, que la construction de 5000 places de plus a enfin été lancée.
Ces 5000 places ne seront pas opérationnelles avant des années. Ce demi-objectif ne sera donc même pas atteint.
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