Débat

Sur RMC, l’IPJ demande l’extension et la diversification du parc carcéral

Guillaume Jeanson, avocat au barreau de Paris et porte-parole de l’Institut pour la Justice, était l’invité de l’émission 100% Bachelot sur RMC pour aborder la question des prisons. Il appelle à l’extension et à la diversification du parc carcéral.

Publication
4 avril 2017
Durée d'écoute
45 min 14
Média
RMC
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Sur RMC, l’IPJ demande l’extension et la diversification du parc carcéral

La France en sous-équipement carcéral

Guillaume Jeanson commence par dénoncer le caractère indigne des conditions de détention existantes dans de trop nombreuses prisons françaises. Mais sa critique ne s’arrête pas là. Il pointe également du doigt le laisser-aller politique de ces dernières années sur ces questions.

En revanche, il tient à clarifier le fait que la France n’est pas le pays du « tout carcéral ». Au contraire, la France souffre de sa sous-capacité carcérale. Une situation dénoncée depuis 10 ans par l’Institut pour la Justice, et plus récemment par la droite ainsi que le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas. Aujourd’hui, il n’y a que 58.664 places de prison disponibles en France, sachant que près de 4.000 d’entre-elles sont inoccupées. Avec près de 70.000 personnes incarcérées, ce sont 15.000 détenus qui sont en surnombre. Une situation concernant essentiellement les maisons d’arrêts qui regroupent les détentions provisoires et les peines courtes.

Rendre utile le temps de détention

La situation actuelle de nos prisons, devenues de véritables poudrières, rend difficile les initiatives tendant à rendre utile le temps de détention que ce soit par le travail ou avec les unités de vie familiale, qui réduisent les risques de récidive. Mais ces initiatives nécessitent des locaux et des moyens humains adaptés. Guillaume Jeanson rappelle que l’état de nos prisons pèse également sur le personnel de l’administration pénitentiaire dont l’absentéisme a déjà été relevé par la Cour des comptes.

Les mesures alternatives sont insuffisamment suivies

La volonté politique de ces 5 dernières années a été de développer les mesures alternatives à l’incarcération. Cependant, les conseillers de probation en charge du suivi des personnes condamnées en milieu ouvert sont débordées. Ils ont à suivre en moyenne plus 130 dossiers, quand ce chiffre n’est que de 30 au Canada. Les juges d’application des peines étant également débordés, il y a des failles de le suivi. Contrairement à ce que beaucoup aimeraient croire, le milieu ouvert n’est pas une solution miracle contre les problèmes de la prison.

Diversifier les modèles de prisons

Guillaume invite à réfléchir sur d’autres modèles de prisons, notamment avec une sécurisation allégée, moins coûteuses, pour les profils à faibles risques. Ces structures ne représentent que 0,3% de notre parc carcéral tandis qu’elles représentent 30% du parc suédois. Ces prisons, plus rapides à construire, sont une solution contre la forte densité carcérale et au stock de 100.000 peines en attente d’exécution.

Il est devenu indispensable de lancer un plan d’ampleur de construction de places de prison tout en diversifiant les types d’établissements pénitentiaires.

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