Rejeter le fatalisme et réinvestir les champs régaliens
Comme le déplore Guillaume Jeanson, l’un des deux terroristes auteurs du meurtre du père Jacques Hamel était connu de la justice et des services de renseignement. Ce fiché S portait au moment de son crime un bracelet électronique après avoir tenté de rejoindre Daesh en Syrie une deuxième fois.
Les attentats commis ajoutés à ceux déjoués montrent l’importance de la menace et l’utilité de mettre tout en oeuvre contre celle-ci. Si le gouvernement estime avoir fait le nécessaire et justifie son immobilisme par des principes démocratiques, Guillaume Jeanson estime que l’Etat doit pleinement réinvestir les champs régaliens de la sécurité et de la justice afin d’éviter la justice privée. Il faut préférer l’action à l’indignation et la résignation.
L’Etat doit réinvestir les champs régaliens afin de prévenir toute tension au sein de la population, l’objectif de Daech étant de provoquer une guerre civile. Malheureusement plusieurs signes indiquent qu’il faut redoubler d’attention pour ne pas glisser vers ce péril comme le regain des tensions inter-religieuses et la hausse des candidatures dans les centres de tirs.
D’autres mesures sont à prendre dans la lutte contre le terrorisme
Toutes les mesures susceptibles de réduire les risques d’attentats méritent d’être considérées selon Guillaume Jeanson. Pourtant, bon nombre de préconisations présentées dans le rapport du député Georges Fenech sont restées lettre morte notamment concernant la réorganisation des services de renseignement et l’accompagnement des victimes. Autre préconisation de parlementaire, la proposition de loi de Guillaume Larrivé ayant pour objet d’interdire les financements étrangers des lieux de culte.
L’amélioration du fonctionnement de notre justice est un facteur important dans la lutte contre le terrorisme. Les Français sont en attente d’une justice plus ferme puisque 88% des personnes interrogées estiment insuffisamment sévères les peines à l’encontre des membres de réseaux terroristes.
L’Institut pour la Justice demande une réévaluation de l’échelle des peines ainsi que des moyens supplémentaires pour la justice et la construction de 24.000 places de prison.