Plus de places de prison pour moins de délinquance
Selon l’Institut pour la Justice, le manque de places de prison en France témoigne de plusieurs décennies de désertion des pouvoirs politiques sur cette question fondamentale. Actuellement, la France compte à peu près 58 000 places opérationnelles. Le garde des Sceaux demande 11 000 places ce qui est très en dessous de ce qui est nécessaire pour permettre aux détenus d’avoir des conditions de détention dignes et permettre l’exécution des peines de prison toujours en attente d’exécution. Les bracelets électroniques sont une réponse proprement insuffisante.
La construction de nouvelles places de prison est un investissement rentable d’un point de vue budgétaire. Jacques Bichot, économiste et expert de l’Institut pour la Justice, a mis en évidence dans une étude de 2012 que la création de 30 000 places de prison supplémentaires, représentant un coût pour l’État d’un milliard d’euros par an mais, permettrait un recul de la délinquance de 15%, et ainsi, une économie de 10 milliards d’euros par an.
L’aménagement de peine, une solution qui n’est pas adaptée à tous les profils
Souvent, les prises de position sur la question des aménagements de peine sont marquées par beaucoup d’idéologie. La libération conditionnelle a été présentée, à tort, comme la solution contre la récidive sur la base d’une étude dont les propos ont été tronqués. Il n’y a pas de « tout carcéral » en France. La prison ferme ne représente que 10% de la réponse pénale. Ce n’est qu’après une succession de peines symboliques que les personnes condamnées se retrouvent en prison.
Les aménagements de peine ne sont pas adaptés à tous les profils. Pour exemple, la quasi-totalité des bracelets électroniques ne sont pas géolocalisables. A étendre ce dispositif à une large diversité de profils, de nombreux cas de récidives ont été observés chez certains porteurs de bracelets électroniques.
Favoriser le travail en prison
Le travail dans le cadre de l’exécution de la peine peut se décliner de plusieurs manières, à l’intérieur ou à l’extérieur de la prison. Des très bons exemples existent. Cependant, il est aujourd’hui difficile pour les entreprises d’accéder à cet univers carcéral.
L’Institut pour la Justice souhaite que le travail en prison soit généralisé. Le travail favorise la réinsertion, réduit les risques de récidive, et permet d’avoir plus d’argent pour le pécule de sortie, indemniser les victimes, et participer au coût de détention.
Ecouter le débat : https://www.sudradio.fr/seul-contre-tous-390