Tribune

«Une violence brutale s’est déchaînée sur Emmanuel Cueff»

Dimanche 31 octobre, un ancien parachutiste est décédé à la suite d'une agression dans un restaurant. Pierre-Marie Sève de l'Institut pour la Justice lui rend hommage et blâme ceux qui ont laissé cette violence s'installer dans la société française.

Publication
8 novembre 2021
Durée de lecture
1 minute
Média
FigaroVox

Qui a tué Emmanuel Cueff ?

Emmanuel Cueff est arrivé tout jeune de Mulhouse pour s’engager pour son pays. Il avait les qualités parfaites pour devenir parachutiste : l’altruisme mais aussi un courage à toute épreuve. C’est aussi un homme discret et consciencieux, qui remplit ses missions partout où il est envoyé : les Balkans, l’Afrique.

Entré comme militaire du rang, son grade de caporal-chef témoigne de la qualité de ses services. Le 17e régiment de parachutistes est basé à Montauban, ville qu’il découvrira pour l’occasion. C’est une jolie ville française typique et toute sa famille s’y plaît. C’est tout naturellement qu’il y reste après 17 ans de service, pour entamer sa vie après l’armée.

Un coup vicieux atteint Emmanuel par-derrière, puis un second. Ils sont quatre contre lui.

Ce vendredi, c’était une petite libération. Après une semaine de travail bien chargée, il fallait décompresser, passer un peu de temps avec sa femme, tranquillement. Parler du travail, des dernières nouvelles des copains et des notes d’école des enfants. S’amuser aussi un peu : prendre un verre, écouter un peu de musique puis rentrer à la maison. Le week-end s’annonçait reposant. Certes, il y avait un peu de travail à faire dans le jardin, mais ce serait l’esprit libre et reposé.

Mais ce vendredi soir va basculer dans l’horreur. Au Nautic, un restaurant à la mode avenue de Toulouse, Séverine, la femme d’Emmanuel est importunée par un homme. Au bout de quelques minutes, elle met les choses au clair : elle est avec son mari et ne veut pas d’embrouille. De toute façon, elle ne craint rien, elle sait qu’elle peut compter sur Emmanuel pour la défendre comme il l’a toujours fait.

Mais l’homme insiste, malgré la présence d’Emmanuel. Ce dernier se lève et se met devant sa femme en protecteur. L’embrouille commence très vite, sans qu’Emmanuel n’ait rien fait pour envenimer les choses. L’homme en question n’est pas seul, trois compères l’accompagnent et ils se rapprochent très près d’Emmanuel, lui mettent la main sur l’épaule. Les choses vont assez vite. Emmanuel se dégage et emmène sa femme à l’extérieur, il faut rentrer à la maison. Alors qu’ils sortent, les quatre hommes ne lâchent rien. L’embrouille continue et ces derniers s’excitent de plus en plus dans le couloir, insultant Emmanuel et Séverine.

Arrivés dehors, c’est la rupture : la violence se déchaîne. Un coup vicieux atteint Emmanuel par-derrière, puis un second. Ils sont quatre contre lui. Selon le rapport de police, il a été roué de «coups de poing et de pied». Séverine voudrait l’aider, mais elle aussi est frappée violemment. Face à quatre hommes déchaînés, Emmanuel n’a aucune chance. Sa vue se brouille et il tombe. Sa tête frappe violemment le trottoir. La violence ne finit par redescendre que lorsque la peur de la police apparaît dans l’esprit des meurtriers. L’empathie ? Le remords ? Rien de tout cela ne les effleure.

Selon le rapport de police, Emmanuel est en état de mort cérébrale sur le trottoir du «Nautic», tué par quatre hommes issus de la communauté des gens du voyage. Sa femme Séverine est complètement sous le choc.

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