Un premier drame
En février 2011, Hervé Bouquignaud, son mari, est sauvagement braqué dans sa boutique par trois malfrats. Six coups de couteau mortels auront raison du commerçant qui mourra dans la soirée après l’agression. Les criminels ont volé ce jour-là quarante euros dans le tiroir-caisse de la bijouterie.
En mars 2013, vient le temps du procès au tribunal de Grande Instance de Douai. Le douloureux souvenir de la famille Bouquignaud se heurte à l’épreuve impressionnante de la Cour d’assises. Les trois hommes sur le banc des accusés, âgés de 20 à 21 ans, cumulent à eux trois une quinzaine de condamnations antérieures au braquage de la bijouterie. Le meurtrier d’Hervé Bouquignaud écope alors de 20 ans de prison, ses deux complices de 7 et 17 de prison.
Puis un deuxième
Au lendemain du procès, Monique Bouquignaud retourne avec vaillance travailler dans sa boutique, fruit du labeur de toute une vie. Elle ignore alors que son destin va basculer une seconde fois. Au mois de juin de cette même année, elle est à son tour agressée dans son magasin par quatre hommes qui ne se contentent pas de dérober des bijoux mais la molestent avec une violence gratuite et sauvage. Heureusement sauvée par l’arrivée d’une cliente qui met en fuite les agresseurs, Monique Bouquignaud passera plusieurs jours à l’hôpital, aura quarante-cinq jours d’arrêt de travail et souffre aujourd’hui encore de ses blessures. Arrêtés rapidement par un remarquable travail de la police, les agresseurs présumés seront jugés au mois d’avril prochain.
Lors de sa rencontre avec les permanents de l’Institut pour la Justice, Monique Bouquignaud a notamment évoqué l’angoisse qu’étreint sa famille et elle-même d’appréhender un nouveau procès aux assises.
Le précieux témoignage de Monique Bouquignaud
Cette rencontre a aussi été l’occasion pour Guillaume Jeanson, porte-parole de l’association, de recueillir le ressenti de Monique Bouquignaud dont le témoignage en tant que victime est précieux. Elle a ainsi livré ses impressions et ses remarques, notamment sur le procès civil qui se tient après le procès pénal. Celui-ci peut être très difficile pour les parties civiles qui doivent se confronter à des problèmes financiers. La valeur d’une vie prend alors l’aspect d’une somme d’euros. Ce sont autant d’exemples concrets auxquels les experts de l’Institut pour la Justice s’intéressent afin de trouver des alternatives et proposer de nouvelles solutions, plus en phase avec les besoins des victimes.
Il est facile de deviner, au contact de Monique Bouquignaud, qu’elle se tiendra droite et digne lorsque la semaine de procès débutera en avril. L’Institut pour la Justice tient à témoigner de tout son soutien à cette femme courageuse et ses filles pour l’épreuve à venir, et pour le combat qu’elles mènent pour faire entendre leurs voix de victimes.