Cher ami,
Il m’est récemment arrivé un épisode qui m’a mis… hors de moi.
Je suis un jeune père de famille et j’ai récemment demandé à ma mutuelle de couvrir ma femme et mon jeune fils.
Cela me coûte à peu près 150€ par mois. Je trouve cela très cher (surtout pour ce que nous consommons), mais bon, au moins, c’est logique.
Et puis, la semaine dernière, ma femme a emmené notre fils chez le pédiatre. La consultation se passe très bien, et c’était l’occasion d’utiliser pour la première fois la nouvelle carte de mutuelle…
Mais quelques jours plus tard, quelle ne fût pas notre surprise ! La mutuelle a refusé le remboursement !
Et ce pour une raison complètement futile et typiquement bureaucratique que je vous épargne…
Ce sont donc à nouveau 75€ à rajouter aux factures de santé d’un jeune ménage…
Mais tout cela fût encore bien plus dur à avaler quand j’ai appris ce qui suit.
Allez vous faire soigner en prison !
Récemment, un fonctionnaire de l’administration pénitentiaire m’a parlé de sa dernière visite en prison.
Il me disait qu’il était étonné de voir que les détenus avaient un rendez-vous chez l’ophtalmologue beaucoup plus rapidement que ses parents âgés, vivant à la campagne.
Pourtant, ses parents ont travaillé toute leur vie et ils n’ont commis ni crime, ni délit !
Mais c’est la réalité : les détenus sont souvent mieux soignés que vous, simple citoyen français.
En effet, depuis une loi de 1994, le soin des détenus doit se faire « dans des conditions équivalentes à celles dont bénéficie l’ensemble de la population ». Certes.
Mais ils n’avaient pas dit que les soins devaient être meilleurs !
Ainsi, dans la quasi-totalité des prisons, il y a au moins un médecin, plusieurs infirmières, et plusieurs psychologues.
Pour prendre l’exemple d’une prison bourguignonne que je connais bien : selon le site de la prison de Varennes-le-Grand, on y compte 4 médecins, 4 psychologues et 2 infirmières.
Rapporté au nombre de détenus, cela fait 1 médecin pour 96 détenus…
Alors que la moyenne française est de 1 médecin pour 309 habitants !
Sans compter les zones rurales : dans le reste du département où est située cette prison, il y a 1 médecin pour 396 habitants !
Il y a un médecin dans tous les établissements, et pour les plus grands, il y a aussi des spécialistes comme des dentistes ou des ophtalmologues.
Les consultations sont « à volonté », sans limite dans le temps. Il suffit pour un détenu de remplir une demande papier de consultation.
Je vous laisse donc imaginer à quel point les détenus, qui (en plus) sont jeunes, sont choyés…
Tout est gratuit
Mais non seulement les détenus vivent dans des oasis médicaux, en plus… ils ne payent rien !
Un rapport parlementaire publié en janvier 2022 l’explique très bien.
Selon ce rapport, tous les détenus, quelle que soit leur situation (français, étrangers, migrants illégaux), sont automatiquement affiliés à l’assurance maladie.
En conséquence, « leurs dépenses de santé sont prises en charge intégralement, dans la limite du plafond de la sécurité sociale ».
Et coup de chance, les dépassements d’honoraires sont interdits en prison !
Le rapport ajoute que les détenus ne payent que les prothèses (dentaires, auditives, optiques)… Encore heureux, j’ai envie de dire !
Mais attention ! Si vous avez de trop faibles ressources, vous tombez sous le régime de la CMU et alors, vous ne payez… rien du tout. Même pour des prothèses dentaires.
Pire, même le ticket modérateur (censé être payé par les patients pour « modérer » les consultations) est payé intégralement par la prison…
Selon un autre rapport du Sénat (Rapport d’information n° 682 2016-2017), le coût des soins en prison se compte entre 30 et 40 millions d’euros annuels.
Quand on pense que nos militaires français s’achètent eux-mêmes leurs gilets pare-balles, on peut se dire que ces 30 millions d’euros pourraient être utilisés à meilleur escient…
Une question de principe
Les détenus sont des gens qui ont violé le pacte social.
Sans y être obligés, ils ont presque toujours commis des infractions graves : des meurtres, des viols, des agressions graves… Et souvent au détriment d’innocents.
Cela ne veut pas dire qu’il faut les maltraiter.
Mais cela veut dire qu’ils ne peuvent pas être prioritaires sur les citoyens ordinaires. Et lorsque le taux de médecin par patient est 4 fois supérieur à celui de la population ordinaire, c’est une véritable priorité.
Et c’est inadmissible.
La France n’a plus les moyens de soigner convenablement sa population, alors, elle n’a certainement pas les moyens de payer intégralement les soins des détenus.
Je vous reparlerai de ce sujet prochainement, car il est très important.
Je vais même aller plus loin qu’un simple email. L’Institut pour la Justice va rassembler des données plus précises pour préparer un véritable dossier pour la presse.
Un grand journal doit s’emparer de ce scandale.
Si vous estimez que ce sujet est important, vous pouvez aider l’Institut pour la Justice à préparer un « dossier presse » sur ce sujet en faisant un don.
C’est une question de principe et une question de justice.
Merci d’avance pour votre aide.
Avec tout mon dévouement,
Pierre-Marie Sève
Directeur de l’Institut pour la Justice
