Vous n’êtes peut-être jamais allé à Grenoble, mais vous connaissez pourtant la ville.
Si récemment la ville fait parler d’elle avec la délibération du Maire, Éric Piolle, autorisant le port du burkini à la piscine municipale, elle est aussi connue pour une autre raison : son insécurité. La ville de Grenoble fait régulièrement la une des journaux pour les homicides, les agressions et les règlements de compte dont elle est le théâtre.
Qui de mieux que les Grenoblois eux-mêmes pour confirmer cette impression ?
D’après un sondage réalisé auprès des habitants, 77% d’entre eux pensent que la sécurité doit être un enjeu prioritaire pour la ville. Toujours d’après ce même sondage, 35% des Grenoblois déclarent avoir subi au moins une agression, dont 44% sont des jeunes.
Par ailleurs l’espace public, la voie publique ne sont pas les seuls lieux où règne l’insécurité ; les transports en commun sont aussi frappés par le phénomène à tel point que ce mercredi 11 mai, une réunion s’est tenue à la préfecture de l’Isère pour évoquer l’insécurité qui y règne. Un chauffeur de bus va même jusqu’à constater que « les habitants de la métropole de Grenoble ont peur de prendre les transports en commun la nuit ».
Alors, si les exemples ne manquent pas, il est légitime de se demander d’où provient cette insécurité permanente à Grenoble.
Nous pouvons y voir ici deux facteurs principaux.
Tout d’abord, le trafic de drogue.
On le sait, la délinquance, la violence et donc l’insécurité ont souvent pour toile de fond le trafic de drogue. La ville de Grenoble n’échappe pas à cette logique. « Je n’ai jamais vu une ville de cette taille aussi pourrie et gangrenée par le trafic de drogue », avait déclaré en 2017 l’ancien procureur de Grenoble. Il y a encore quelques jours, la police a saisi 250 kg de résine de cannabis chez deux individus, interpellés. En janvier dernier, un important trafic de drogue a été démantelé, les policiers ont saisi des armes, de la cocaïne, du cannabis, des voitures et une importante somme d’argent.
En bref, le trafic de drogue participe largement aux tensions sociales, aux règlements de compte, aux zonages dans les rues : in fine, à l’insécurité permanente, visible.
Ensuite, il y a le laxisme, un laisser-faire de la part de la mairie.
Grenoble n’est pas réputée pour sa politique sévère en matière de sécurité. À titre d’exemple, le maire de la ville, Éric Piolle, estime dans un communiqué que la prévention des crimes et délits doit passer par la « lutte active contre la pauvreté ».
Par ailleurs, le célèbre maire Europe Écologie les Verts a refusé un chèque de 2 millions de la part de la région Auvergne-Rhône-Alpes pour lutter contre l’insécurité à Grenoble. En effet, il analyse ce geste non pas comme une chance pour la ville d’investir dans des caméras de vidéo-surveillance, ou encore d’améliorer l’équipement des policiers, mais comme un « coup de com »… Pourtant, les policiers eux-mêmes déplorent le manque de moyens qui leur sont alloués, et la faiblesse de leurs équipements. Malgré le recrutement d’une quarantaine de membres des forces de l’ordre à Grenoble, Yannick Biancheri, le délégué du syndicat Alliance déclare : « Il nous faut des effectifs pour soulager nos collègues qui interviennent, mais il faut que ça soit concomitant avec l’apport de matériels qui va avec » .
À la lecture des revendications des policiers de la ville, nous cherchons à comprendre où est ici le fameux « coup de com » que dénonce monsieur le Maire…
L’accumulation de tous ces facteurs rend la ville de Grenoble tristement célèbre. Nous aurions préféré la connaître pour son incontournable fontaine du Lion, sa magnifique place Grenette ou encore pour la passerelle Saint-Laurent, mais le fait est que sa réputation est largement entachée par l’insécurité qui y règne, tout cela agrémenté de lâcheté politique.