Chère amie, cher ami,
Ce mardi, dans les Vosges, une petite fille de 5 ans jouait dans un parc de jeux avec sa mère et sa petite sœur.
Bianca, la maman, s’éloigne momentanément pour changer la couche de la plus jeune sur un banc. Elle laisse donc Rose dans ce square qu’elle connaît bien. De toutes façons, elle n’en a que pour un instant et elle n’est qu’à quelques mètres …
Mais lorsque Bianca revient, sa petite fille de 5 ans n’est plus dans le square. Immédiatement, une angoisse attrape Bianca de l’intérieur.
En tant que mère, on imagine toujours le pire tout de suite. Mais au fond de nous, on sait que d’habitude, ce n’est rien…
Alors Bianca cherche frénétiquement.
« Rose ! Rose ! Où es-tu ? »
Dans le buisson, derrière les arbres. Plus elle cherche, moins elle trouve sa fille. Et plus l’angoisse monte.
Après une quinzaine de minutes infructueuses, Bianca commence sérieusement à s’affoler. Elle appelle son mari et alpague les voisins pour leur demander de l’aide.
Rapidement, et devant les réponses inquiétantes de ses voisins, Bianca appelle la gendarmerie.
Un mystérieux appel téléphonique
Dans la foulée, les voisins des immeubles aux alentours se rassemblent. On va organiser une battue avec la gendarmerie. Elle s’est probablement perdue et il faut la retrouver…
Puis, enfin, la police reçoit un appel. C’est un homme à la voix jeune, qui est au bout du fil. Il dit que l’enfant est morte, qu’il l’a retrouvée et l’a transportée chez lui.
Les forces de l’ordre se rendent immédiatement sur place.
Là, ils découvrent un adolescent de 15 ans, c’est lui qui les a appelés.
– « Elle est où la petite fille dont vous avez parlé ? ».
– « Elle est là.»
L’adolescent montre un sac poubelle noir.
À l’intérieur, c’est l’horreur. Du sang partout, une main d’enfant.
C’est bien Rose.
En vous écrivant ces lignes, j’ai les larmes aux yeux. Je suis une mère de famille nombreuse, vous le savez.
J’ai si souvent eu peur, lorsqu’un enfant échappait à ma surveillance. J’ai été si souvent angoissée à l’idée qu’il leur arrive quoi que ce soit.
Je ne peux imaginer la douleur de cette maman.
La chaîne BFMTV l’a d’ailleurs interviewée et elle a brièvement raconté ce qu’elle vivait avec ses mots : « Est-ce que c’est ça que j’ai mérité ? C’était ma fille, ils m’ont enlevé ma vie », « Je suis détruite ».
Je vous parle de cette affaire car l’émotion est immense…
Mais je vous en parle avant tout parce que ce meurtre aurait ENCORE pu être évité !!!
Un récidiviste libéré pour une raison stupide !
Oui.
L’adolescent qui a appelé la police est bien sûr le premier suspect du meurtre. Et, à 15 ans, c’est déjà un récidiviste.
En février 2022, il avait déjà violé et torturé 2 petits garçons de 10 et 11 ans !
Suite à ce crime abject, il n’a pas été placé en prison, mais en centre éducatif fermé (CEF), à peine plus sévère qu’un centre aéré !!
Et pire, il a été relâché il y a quelques semaines ! 1 an après son crime !
Comment l’expliquer ? Comment le justifier ?
Pour une raison simple…
La loi interdit le placement d’un mineur en centre éducatif fermé plus d’1 an. Peu importe son crime, peu importe qu’il ait violé des enfants ! Tant qu’il n’a pas été jugé par la justice si lente, il ne peut rester enfermé plus d’1 an.
Voyez-vous meilleur exemple du laxisme de notre système ?
Sans cette loi stupide, Rose ne serait pas morte ! Peut-on dire que la Justice a du sang sur les mains ? Je vous pose la question !
Il faut responsabiliser l’État
Vous savez comment se déroulent les faits divers : au début, les chaînes d’info en parlent pendant 3 jours en continu.
Puis on cherche les responsables.
Mais, comme par hasard, on n’en trouve pas ! Les juges disent qu’ils n’ont fait que respecter la loi. Et les politiques disent que ce sont leurs prédécesseurs, qu’ils n’y sont pour rien, et autres balivernes…
Tout cela, pour gagner du temps. Car ils attendent que les chaînes d’info changent de sujet et que le grand public passe à autre chose.
Et puis, inlassablement, quelques mois plus tard, un autre drame similaire se produit.
Et tout cela recommence.
Mais moi, je refuse d’obéir à cette fatalité. Je veux les responsables maintenant. Et je sais que vous aussi.
Si l’État a voté une loi qui empêche de conserver un mineur criminel plus d’1 an en prison, et bien, l’État est donc en partie responsable de ce drame.
Cette responsabilité doit être examinée par un tribunal et si elle est reconnue, l’État doit payer pour sa faute.
C’est exactement le sens de notre plainte contre l’État pour « inaction sécuritaire ».
Il y a quelques jours, nous avons déposé le recours officiel auprès du tribunal administratif de Paris.
Vous avez peut-être déjà signé cette plainte, et je vous en remercie. Pour la faire progresser, vous pouvez transférer ce mail à vos amis, votre famille. Votre fils, ou votre fille. Toutes les mamans que vous connaissez…
Et si vous ne l’avez pas encore signée, cliquez ici.
C’est une procédure unique en France, et le tribunal administratif l’a considérée suffisamment importante pour la transmettre d’ores et déjà au gouvernement.
La procédure va durer plusieurs mois et naturellement, je vous tiendrai au courant de toutes les avancées.
Avec tout mon dévouement,
Axelle Theillier
Présidente de l’Institut pour la Justice