Roselyne Bachelot et Eric Dupond-Moretti, les deux ministres, ont annoncé ce jour-là le lancement du prix « Goncourt des détenus” à la maison d’arrêt d’Aix-Luynes, dans les Bouches-du-Rhône. « Les quinze ouvrages sélectionnés par l’académie Goncourt seront proposés à la délibération et aux votes des personnes détenues dans 30 établissements pénitentiaires qui se seront portés candidats. Le 15 décembre prochain, le lauréat sera dévoilé », a expliqué Roselyne Bachelot.
Pour mener à bien leur projet culturel dans les prisons, l’administration pénitentiaire prévoit l’organisation d’ateliers de médiation et de sensibilisation sur la question du livre et de la lecture ainsi que des rencontres d’auteurs.
“Mettre en valeur” les délinquants, c’est le projet du gouvernement !
Sur le site officiel du ministère de la Justice, nous pouvons lire “ être membre de ce prix littéraire permettra aux personnes placées sous main de justice d’être valorisées dans leur capacité critique tout en découvrant des œuvres littéraires ”. Le manque de places de prison semble moins inquiéter le ministre de la Justice que la valorisation des détenus, de leur esprit critique et le développement de leur sensibilité littéraire.
Pourtant, il convient de rappeler que la promesse de 2017 d’Emmanuel Macron de construire 15 000 places de prison, n’a pas été tenue. 5 ans plus tard, on dénombre seulement 3 000 places supplémentaires. C’est donc, en quelque sorte, pour masquer cet échec, que le ministre de la Justice se lance dans les cours de littérature.
La lecture: nouvelle arme du Ministre de la Justice contre la récidive.
Si l’on en croit les dires des deux ministres, ce prix vise à récompenser l’effort d’écriture en milieu carcéral. Il entend participer à une meilleure insertion sociale tout en encourageant la réflexion sur soi et les autres. “C’est un projet ambitieux qui a pour but de faire s’intéresser les détenus à la littérature” afin de “les réinsérer dans le corps social”, décrit Éric Dupond-Moretti. S’il est vrai que la lecture permet l’élévation de l’esprit, en ce qui concerne la réinsertion dans la société des criminels, nous avons quelques doutes…
Mais le Ministre de la Justice ne s’arrête pas là : “la culture peut être considérée comme un élément qui donne du sens à la peine dans une perspective de prévention de la récidive”.
Naturellement, pour le vainqueur du Goncourt des détenus, il y a des récompenses à la clé et elles sont toutes trouvées : des remises de peines additionnelles ! En effet, le garde des Sceaux a annoncé que “la participation à des activités culturelles en prison, l’implication notamment dans la lecture et l’écriture” pourrait favoriser des réductions de peines.
L’occasion de faire d’une pierre, deux coups d’abord en “initiant les détenus à la culture” puis en vidant un peu plus les prisons.