Violences dans les taxis : un phénomène inquiétant qui prend de l’ampleur
Le dimanche 13 février, elle récupère un client à la gare de la ville. Le trajet se déroule normalement. Arrivé à destination, l’homme âgé de 26 ans récupère ses bagages, quand tout à coup, il se rue sur elle sans aucune raison apparente et l’asperge de gaz lacrymogène. La pauvre femme tente de se débattre alors que l’individu lui assène de violents coups au visage. L’assaillant va ensuite lui ligoter les pieds et les mains avant de l’enfermer dans le coffre de la voiture.
La séquestration va durer 2h30. Par chance, à une station service, un collègue chauffeur de taxi entend des bruits suspects dans le coffre et remarque des traces de sang sur le client; il appelle alors directement la police qui ne mettra pas longtemps à libérer la femme.
Quelques jours plus tard, elle se confie au Figaro « Je suis cabossée de partout. Je vais aller voir un médecin pour me mettre en arrêt ».
L’individu a été alors arrêté et mis en examen le 15 février dernier pour enlèvement et séquestration sans libération volontaire, de vol avec arme et de violences aggravées, a annoncé le parquet de Blois.
Bien évidemment, l’homme était déjà connu des services de police. Il ne comptait pas moins de 19 mentions à son casier judiciaire. Il a alors été placé en détention provisoire pour ces faits « commis en état de récidive légale », selon le communiqué du procureur de la République de Blois.
Cet événement, bien que particulièrement violent et choquant, n’est malheureusement pas un cas isolé.
L’insécurité bien installée sur la banquette arrière…
Depuis quelques temps, ce phénomène étonnant tend à se développer.
En effet, les chauffeurs de taxi déplorent une impolitesse de plus en plus récurrente, des insultes de plus en plus violentes. Selon les confidences au Figaro de Pascal Drapeau, l’administrateur de Taxi Radio de Tours, « les personnes sont stressées, leur quota de tolérance est parfois épuisé » notamment depuis la COVID-19.
Depuis le début de la crise sanitaire, la mise en place dans les taxis de vitres Plexiglas aura permis aux chauffeurs d’instaurer une sorte de barrière de sécurité, bien que cette barrière ne dissuade pas les plus virulents d’entre eux.
Les chiffres des agressions en général du ministère de l’Intérieur, quant à eux, sont parlants: depuis l’an 2000 , les coups et blessures volontaires ont augmenté de 142%!
Aujourd’hui, on peut affirmer que si elle a pénétré les taxis, c’est que l’insécurité atteint des niveaux particulièrement hauts.
Cette situation a assez duré.
Que se serait-il passé si l’un des collègues d’Huguette n’était pas intervenu?
Si un individu dont le casier judiciaire comporte 19 mentions est laissé en liberté en toute impunité, c’est que la Justice ne remplit pas sa mission.
C’est à la Justice d’être reprise en main, pour faire reculer l’insécurité. Une Justice qui punit mal -voire qui ne punit plus-, c’est une société dans laquelle le moindre ordre ne peut être assuré.
L’Institut pour la Justice dénonce depuis 15 ans l’inaction coupable de la Justice qui met en péril la sécurité de citoyens innocents.
Lorsque l’impunité aura cessé, alors la violence du quotidien cessera aussi.