Le 8 octobre 2016, un commando d’individus cagoulés est sorti du quartier de la Grande Borne, dans l’Essonne, pour incendier deux véhicules de police qui stationnaient de l’autre côté de la route départementale et tenter de tuer leurs occupants. Les quatre agents visés survivront miraculeusement à cette tentative d’assassinat.
La gravité de l’acte a marqué les esprits, mais il a surtout cranté un échelon de plus dans la détérioration générale de la situation. Jusque-là, en effet, toutes les irruptions de violence collectives, qualifiées de « violences urbaines », se déroulaient dans le champ clos de la cité.
Alors que le procès des auteurs de cette attaque brutale vient de s’achever, avec des peines très inférieures à celles demandées lors des réquisitions, Michel Aubouin, ancien préfet, et auteur en 2016 d’un rapport remarqué au Premier ministre sur la situation des banlieues, analyse les causes de la dérive progressive du quartier de la Grande Borne.
Cette dérive est exemplaire de celle de la plupart des quartiers dits « sensibles » et le procès qui s’achève aurait dû être l’occasion d’une prise de conscience publique et d’une réflexion politique approfondie sur le grave problème qu’ils représentent. Malheureusement, on ne peut pas dire que tel a été le cas.