La délinquance proprement dite n’est pas le seul phénomène qui nourrit le sentiment d’insécurité. Dans les quartiers où elles se produisent de manière répétée, les incivilités suscitent également une demande insistante de la part de la population que la police « fasse quelque chose » pour y mettre fin.
L’idée s’est ainsi peu à peu imposée que la lutte contre les incivilités faisait bien partie intégrante de la mission de maintien de l’ordre qui incombe aux pouvoirs publics. En France, deux initiatives récentes de grande ampleur témoignent de cette orientation nouvelle.
Tout d’abord, la ville de Paris s’est dotée depuis septembre 2016 d’une grande brigade ayant pour mission principale la lutte contre les incivilités, la DPSP (Direction de la Prévention de la Sécurité et de la Protection). D’autre part, le ministre de l’Intérieur a lancé à la fin de l’année 2017 une vaste réforme baptisée Police de Sécurité du Quotidien (PSQ), dont l’un des objectifs est de « faire reculer les incivilités du quotidien ».
Ces initiatives sont bienvenues. Toutefois, s’attaquer aux incivilités n’est pas une entreprise si simple qu’il peut y paraître et plusieurs des caractéristiques tant de la DPSP que de la PSQ laissent craindre que l’une comme l’autre se révèlent être des échecs.